L'Islande (4ème partie)
J8 - Möðrudalur - Mývatn
La 2ème moitié du voyage commence déjà...
Aujourd'hui, nous quittons Möðrudalur pour le lac Mývatn. Il y a tant de choses à faire ici que nous resterons 3 nuits à la ferme de Stöng...
Au programme du jour : le fabuleux solfatare de Námaskarð et l'époustouflant paysage volcanique du Leirhnjúkur, entre autres.
Námaskarð
Situé au pied du mont Námafjall, le site de Hverir est mieux connu sous le nom du col qui lui est adjacent : Námaskarð. Il constitue l'un des plus vastes champs de solfatares d'Islande.
Ici, la croûte terrestre est particulièrement fine : à 1000m de profondeur seulement, la chaleur dépasse déjà les 200°C. À cet endroit, on peut sentir battre le coeur de la Terre. Ses pulsations donnent un spectacle minéral irréel : boues grises en ébullition, jaune du soufre, terres oxydées rouge-orangé, le tout au milieu de fumerolles blanches... Dans les marmites de boue, l'eau riche en acide sulfurique dissout la terre et la roche dans un bouillon noirâtre. Enfin, les émissions de vapeur d'eau chargées de sulfure d'hydrogène donnent aux lieux une odeur très caractéristique d'oeuf pourri et provoquent des dépôts de soufre que les hommes ont longtemps exploité pour la fabrication de poudre à canon.
Leirhnjúkur
Le Krafla est le volcan le plus actif de la région. Culminant à 818 mètres d'altitude, il est situé au coeur de la dorsale médio-atlantique et étend ses multiples cratères sur une dizaine de kilomètres. À moins de 3000 mètres de profondeur couve une immense chambre magmatique qui, lorsque la pression augmente, provoque des éruptions spectaculaires, les "Feux de Krafla", comme en 1724-1729 et 1975-1984. En 2009, des géologues ont percé accidentellement la chambre alors qu'ils procédaient à l'exploration d'un champ géothermique, à seulement 2,1 km de profondeur !
En arrivant, le contraste des couleurs est saisissant : l'imposante masse noire d'une coulée de lave répond à une terre ocre constellée de jaune et d'orange... Vous êtes les bienvenus à Leirhnjúkur !
L'endroit est irréel, presque magique. Et pourtant le plus impressionnant est à venir...
En s'engageant plus avant, on pénètre au coeur même de la couléede 1975-1984, où des fumerolles témoignent d'une activité toujours présente, bien qu'assagie.
Du haut de Leirhnjúkur, on contemple l'immense coulée de lave refroidie qui s'étire à perte de vue vers le nord (voir la carte). Longue de 19 km et atteignant jusqu'à 8 mètres d'épaisseur, cette coulée d'un noir sombre est située sur une masse plus claire et recouverte de mousse : la précédente coulée datant de 1724-1729.
Ce paysage volcanique est l'un des plus spectaculaires d'Islande, et le retranscrire en images n'est pas chose aisée !
Ancienne usine de diatomite
Les alentours de Mývatn sont très riches en diatomite, une roche sédimentaire formée par l'accumulation d'une petite algue unicellulaire, la diatomée, entourée d'une "carapace" de silice.
Utilisée comme filtre ou comme abrasif dans l'industrie, elle entre également dans la fabrication de la dynamite.
J9 - Mývatn - Húsavík - Mývatn
En ce 9ème jour, nous quittons Mývatn en direction de Húsavík. Si nous avons de la chance, nous y verrons des baleines !
Sur la route, les gorges de Jökulsárgljúfur sont un passage obligé, avec Dettifoss, la plus puissante chute d'Europe.
Gorges de Jökulsárgljúfur
Le fleuve glaciaire Jökulsá á Fjöllum, long de 206 km, prend sa source dans le Vatnajökull et se jette dans l’océan Arctique. Deuxième plus long fleuve d’Islande, il a sculpté un superbe canyon, le Jökulsárgljúfur, qui s’étend sur 25 km et environ 500 m de large. Entre les gorges abruptes de ce canyon vrombissent trois grandes cascades : Selfoss, Dettifoss (la plus puissante d’Europe) et Hafragilsfoss. Incontournable !
Des centaines de mètres avant même d'arriver à Dettifoss, la brume d'humidité qui s'élève au-dessus d'un désert de roches et de cendres annonce quelque chose d'impressionnant. Et pour cause, Dettifoss est l'une des plus belles chutes d'eau d'Islande. Large de 100 mètres et haute de 45, c'est la plus puissante d'Europe avec un débit oscillant de 200 à 600 m3/s.
▼ Voyez ces 2 vidéos ! ▼
Húsavík
Húsavík est située au bord de la baie de Skjálfandi, tout au nord de l’Islande, non loin du cercle polaire. Petite ville de 2500 habitants, Húsavík est un charmant petit port dont la vie économique est essentiellement basée sur la pêche.
Connue pour sa petite église, considérée comme la plus belle d’Islande, Húsavík est devenue en quelques années la capitale européenne de l’observation des baleines.
Allons voir les baleines !
Nous quittons le port de Húsavík pour la baie de Skjálfandi, qui plonge directement sur l’océan arctique. Il faut parfois attendre longtemps en mer pour les voir, mais la brochure nous promet 98% de chances de réussite. Alors on croise les doigts, nous avons 3 heures !
Quelques baleines d’Islande :
La baleine de Minke. C’est la baleine la plus répandue en Islande.
Elle mesure de 7 à 10 mètres et pèse moins de 10 tonnes.
Elle n’est pas encore menacée d’extinction, mais le risque n’est pas loin.
Population estimée : 800 000 individus.
Le Marsouin commun, le plus petit cétacé d’Islande. Il mesure entre 1,5 et 2 mètres, pèse 70kg. C’est une espèce menacée.
La baleine bleue : le plus grand mammifère du monde. Elle mesure entre 22 et 33 mètres, pèse de 110 à 190 tonnes. Elle est aussi une espèce menacée. La population n'est estimée qu'à 10 000 individus.
Pas encore véritablement menacée, elle compte environ 11600 spécimens dans l'Atlantique nord.
Après 45 longues minutes d'attente, alors que l'excitation laisse place peu à peu à la crainte de passer à côté des baleines, on aperçoit enfin un cétacé : une baleine à bosses ! D'un seul coup, on se sent comme des gamins !!! C'est parti pour un moment magique...
Le voyage en bateau a donc tenu ses promesses... et le meilleur est à venir ! Une baleine à bosses nous a gratifié d'un saut hors de l'eau, magnifique, qui restera gravé à jamais dans nos mémoires ! À ce moment là, j'ai vraiment eu l'impression d'avoir vécu quelque chose d'exceptionnel et d'être un peu privilégié...
Merci à Florent Ferrasse pour la photo suivante : il a réussi à capter les éclaboussures du cétacé !
J10 - Mývatn
Aujourd'hui, nous restons aux alentours du lac Mývatn et de l'imposant volcan Hverfjall.
Au programme : les pseudo-cratères de Skútustaðir et l'impressionnant chaos de lave de Dimmuborgir.
Skútustaðir
Sur la rive sud du lac Mývatn, le bien nommé "lac des mouches", se trouve une succession de cônes recouverts d'herbe et ressemblant à des volcans en miniature. Ce sont en réalité des peudo-cratères, dépourvus de cheminée, qui résultent du contact entre une coulée de lave et les eaux du lac. Lorsque la lave vient recouvrir l'eau, elle se refroidit alors que dans le même temps l'eau s'évapore. Se produit alors une explosion de vapeur à travers la lave en train de se figer, donnant naissance à ces formations si particulières.
Les pseudo-cratères sont fréquents autour du lac, mais c’est à Skútustaðir qu’ils sont les plus nombreux.
Dimmuborgir
S'étendant sur 2 km, les Châteaux Noirs sont des formations naturelles de lave issues d'un phénomène géologique complexe sans équivalent dans le monde.
À l'origine, la coulée issue d'une fissure proche aurait été bloquée dans sa course par un obstacle au-dessus de cette zone humide, donnant naissance à un lac de lave. À son contact, les sédiments gorgés d'eau provoquèrent des échappements de vapeur, créant des cheminées, tandis que les couches supérieures durcissaient en se refroidissant. Une fois l'obstacle disparu et le magma encore chaud écoulé, ces couches s'effondrèrent tandis que les piliers résistèrent à l'érosion.
Hverfjall
Âgé de 2500 ans, le Hverfjall domine de sa silhouette sombre et majestueuse la rive est du lac Mývatn. Haut de 250 mètres, ce volcan est né d'une éruption hydromagmatique, explosion provoquée par le contact de la lave avec de l'eau souterraine. Son cratère, d'un périmètre d'environ 5 km, est profond de 140 mètres.
Une fissure longue de plusieurs kilomètres coupe le paysage en deux. Elle est le résultat de la tectonique des plaques : à cet endroit, les plaques américaine et eurasienne se séparent. Mývatn est en effet située sur un rift qui constitue la partie émergée dela dorsale médio-atlantique. C’est le seul endroit au monde où le plancher de la dorsale océanique émerge.